Excerpts |
17 | 1890 12 | Pour porter le filanjana, quatre hommes, placés deux en avant et deux en arrière, prennent un brancard chacun sur la même épaule et marchent d'un pas cadencé ; celui de chaque rang qui a la tête engagée dans l'intérieur des brancards tient fortement le poignet de son compagnon en lui passant le bras sous le coude ; les borizano se soutiennent ainsi mutuellement et se prêtent un point d'appui réciproque. La vitesse moyenne des porteurs de filanjana est, en terrain peu accidenté, de 5 à 6 kilomètres à l'heure ; elle peut augmenter dans de notables proportions, surtout pour les petits trajets, où les borizano courent dès qu'ils en trouvent l'occasion, et souvent avec une vitesse telle que le voyageur n'est pas sans éprouver quelques appréhensions en songeant aux conséquences possibles d'un faux pas malencontreux. À de fréquents intervalles, et sur un signal convenu, les porteurs changent d'épaule en faisant passer les brancards au-dessus de leur tête ; le mouvement est exécuté sans arrêt. Dans les grands trajets, lorsque des hommes de rechange sont nécessaires, les borizano inoccupés trottinent devant le fitakonana, et après avoir parcouru une petite distance s'arrêtent pour saisir au passage les brancards lancés avec violence par les camarades qu'ils viennent remplacer. Cette manoeuvre, qui se fait sans diminuer la vitesse et sans changer l'allure, occasionne au voyageur de violentes secousses, lorsque les porteurs se laissent entraîner dans une course folle, ou qu'un maladroit ne saisit pas le brancard qui lui est lancé. Le filanjana est un siège peu confortable ; néanmoins ce mode de locomotion semble, dans le principe, commode, sinon très agréable, et avec un peu d'habitude on admet très vite cette façon de voyager. |
18 | 1889 35 | Un silence presque absolu règne dans la forêt. Nous n'entendons qu'une fois les hurlements mélancoliques des babakoto et nous ne voyons que rarement des perroquets noirs et des pigeons verts |
19 | 1889 61 | Ce rova occupe le sommet d'un mamelon élevé. De nombreuses maisons en bois y sont construites sur un terrain circulaire et rappellent à peu près, mais dans de plus vastes proportions, celles qui couvrent, à Tananarive, l'îlot du lac Anosy. La position du rova est bien choisie : adossé à la forêt, il domine au loin vers l'est les espaces nus de l'Imerina ; à ses pieds, l'Onivé, au cours ralenti jusqu'alors, précipite ses eaux, qui s'engouffrent dans les passes étroites des rochers et disparaissent dans des tourbillons d'écume. |
20 | 1889 92 | Le fleuve a plus d'un kilomètre de largeur ; dans son lit, peu profond, s'étendent de longs bancs de sable que le courant déplace. Sans trop de risques d'échouement, on peut pourtant remonter le Mangoro en pirogue, ainsi que je l'ai fait, jusqu'à 15 ou 16 kilomètres de la mer, en aval de l'île de Nosindrava.... À partir de ce point, la navigation devient très difficile : des rochers et de nombreux îlots mettant obstacle aux eaux produisent des rapides, des tourbillons et de petites chutes. C'est ce qu'on nomme les cascades du Mangoro. |
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